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Takis, Paris (2024)

Takis

Le Vide

21 Novembre 2024 – 11 Janvier 2025

Date

21 Novembre 2024 – 11 Janvier 2025

Adresse

White Cube Paris

10 avenue Matignon
75008 Paris

Plaçant Takis dans le contexte de ses pairs, de ses amis et de son activité artistique à Paris, « Le Vide » met en valeur les tournants qui ont marqué l'artiste pionnier, points de référence auxquels il reviendra continuellement au cours du reste de sa carrière artistique.

La galerie White Cube est heureuse de présenter « Le Vide », une exposition consacrée à la relation de l'artiste Takis (1925-2019) à la ville de Paris. Né Panayiotis Vassilakis à Athènes en 1925, Takis part pour Paris en 1954, attiré par l'effervescence intellectuelle de la ville. Il y rencontre Alberto Giacometti – artiste déjà très influent – et d'autres innovateurs du mouvement de l'art cinétique : Alexander Calder et Jean Tinguely. C'est à Paris que plusieurs des explorations artistiques majeures de Takis naissent, stimulées par deux épiphanies qui posent la pierre angulaire de son obsession pour les formes de communication non verbales et les mondes extraphysiques. La première a lieu en 1955, lorsque l'artiste découvre les signaux lumineux de la gare ferroviaire de Calais, découverte qui le conduira à produire la série « Signals ». Puis, en 1958, Takis commence à expérimenter avec le magnétisme dans son travail pour manifester la « quatrième dimension » ou les énergies impalpables de l'univers. Reconnaissant la passion de Takis pour la science de la technologie, Marcel Duchamp le surnomme poétiquement « le gai laboureur des champs magnétiques ».

Cette exposition, la première à Paris depuis le décès de Takis en 2019, relate l'énorme contribution de l'artiste à l'art contemporain à travers une suite de moments formateurs émanant de la série « Signals ». Bien qu'inspirées par le système de signalisation ferroviaire et les expérimentations avec de la quincaillerie que Takis entreprend à Montparnasse, les figures filiformes de « Signals », semblables à des antennes, font aussi illusion à l'art cycladique de la Grèce antique et à ses premières œuvres en référence à Giacometti. Les œuvres de cette vaste série sont constituées de socles d'où s'élancent de hautes tiges surmontées, selon les cas, de pièces d'équipement électronique, de fragments de bombes explosées lors de la guerre civile grecque des années 1940, d'arcs de cercle en forme de faux ou encore de lampes en état de marche. Prescients à leur époque et de nature orphique, les « Signals » canalisent les vibrations ambiantes en se balançant et en frémissant selon les mouvements environnants, comme s'ils reflétaient les énergies ambiantes de la pièce. 

Poursuivant son intérêt pour les mécanismes invisibles de communication et de connectivité, en 1958, Takis se lance dans ce qui deviendra une autre expérience de longue durée : les sculptures « télémagnétiques ». Le titre de la série, doté du préfixe télé- qui signifie « au loin, à distance » en grec, a été formulé par l'écrivain français Alain Jouffroy après avoir rencontré Takis, très enthousiaste, dans les rues de Paris cette année-là. « Le Vide » présente plusieurs œuvres exemplaires de ce genre, chacune comprenant un panneau tenu par un aimant puissant auquel des pièces métalliques (vis, clés, œillets) sont attirées. Cependant, ces pièces ne touchent jamais l'aimant : elles sont suspendues à des câbles reliés à leur point d'attache respectif, créant ainsi des compositions géométriques. L'introduction du magnétisme à la pratique de Takis marque une percée dans le domaine des arts cinétiques ; jusqu'alors, les fréquences énergétiques entre les formes, les objets et les corps n'avaient été représentées que visuellement, et non utilisées en tant que telles. Par-dessus tout, les sculptures « télémagnétiques » font écho à l’évaluation presque spirituelle par l'artiste de l'électromagnétisme comme « quelque chose d'invisible et infini, qui n'appartient pas qu'à la Terre »(1).  

Plus qu'une simple analogie ou métaphore de la nature ineffable des relations humaines, Takis croyait que « l'aimant et l'attraction amoureuse ne [faisaient] qu'un »(2). En 1974, de retour à Paris après un séjour au Massachusetts Institute of Technology aux États-Unis en tant que chercheur invité, le rapprochement de Takis entre le magnétisme et l'attraction guide sa série figurative « Erotic » : des moulages en bronze de parties corporelles d'hommes et de femmes, qui rappellent les découvertes faites lors de fouilles archéologiques dans sa Grèce natale. En parallèle des œuvres de la série « Erotic », Takis entame une exploration du potentiel acoustique de la sculpture télémagnétique dans sa série « Musicals » – œuvres au mur où des électroaimants servent à déclencher une aiguille frappant une corde amplifiée. Cependant, malgré son affiliation à John Cage, Takis ne se considérait pas comme un musicien : l'artiste concevait ces œuvres non comme des instruments de musique, mais plutôt comme des machines sensorielles. 

Takis était profondément fasciné par les mécanismes invisibles qui animaient la vie moderne, mais ses sculptures incarnent également des idées aux qualités formelles distinctes et douées d'un aspect tactile étudié. Liées aux intérêts principaux de Takis – de l'interpersonnel à l'extraphysique –, les œuvres choisies ratifient l'importante contribution de l'artiste aux domaines de l'art et de la pensée scientifique, tout en mettant en avant les recherches effectuées au cours de sa vie. Plaçant Takis dans le contexte de ses pairs, de ses amis et de son activité artistique à Paris, « Le Vide » met en valeur les tournants qui ont marqué l'artiste pionnier, points de référence auxquels il reviendra continuellement au cours du reste de sa carrière artistique.  

À partir des années 1960, Takis participe à de nombreuses expositions internationales, dont la Documenta à Kassel, en Allemagne (1977 et 2017) ; la biennale de Venise (1995) ; et la biennale de Paris, où il reçoit le premier prix en 1985. Plus récemment, son œuvre a fait l'objet de grandes expositions personnelles au Stavros Niarchos Foundation Cultural Centre (SNFCC) à Kallithea en Grèce (2021) ; au MACBA Museu d’Art Contemporani de Barcelone (2019) ; à la Tate Modern à Londres (2019) ; au Palais de Tokyo à Paris (2015) ; et à la Menil Collection à Houston (2015). Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées, dont le Centre Pompidou à Paris ; le MoMA et le Guggenheim Museum à New York ; la Menil Collection à Houston ; la Tate à Londres ; et la Peggy Guggenheim Collection à Venise. En 1987, Takis termine Forêt Lumineuse, une installation composée de 39 parties sur l'Esplanade de La Défense à Paris et la plus grande commission d'art public de la ville.

(1) Takis dans L’œil du Décorateur, n° 199, novembre 1964, p. 39, cité et traduit dans Toby Kamps, Takis, White Cube, Londres, 2023, p. 64.
(2) Takis en conversation avec Maïten Bouisset, dans Guy Brett et Micheal Wellen (éd.), Takis, Tate Publishing, Londres, 2019, p. 116.

Vues d'exposition

Sélection d'œuvres

Takis

Signal, 2002

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Signal, 1954

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Signal, 1975

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Magnetic Relief, 1976

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Signal, 1955

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Musical, 1965

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Espace Interieur, 1957

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